EXPOSITIONS PARISIENNES
Mercredi 16 décembre
En ces temps difficiles, la culture a le vent en poupe et tant mieux. Pour moi, le vent artistique a soufflé, il y a déjà longtemps et comme tous les ans, je m'offre une journée automnale d'expos parisiennes et cette fois, je ne suis pas seule, j'ai enfin trouvé une compagne d'expos Chantal, qui est aussi une compagne occasionnelle de randos. Choix difficile, crève-coeur, grève au Centre Pompidou, grève pas grève au Louvre. Ouf: pas grève pour l'exposition phare de l'automne.
TITIEN, TINTORET, VERONESE... RIVALITES A VENISE
Venise, 16ième siècle, une rivalité sur les sommets de l'art entre 3 génies!!! Rien à voir avec les petites rivalités mesquines dans le monde des gens ordinaires. Là, les conséquences, ce sont des chefs-d'oeuvre de la peinture italienne.
Titien (vers 1488-1576), le plus ancien, le maître incontesté jusqu'à ce qu'une nouvelle génération vienne le bousculer et lui permettre ainsi d'évoluer. Une peinture belle, élégante qui donne la priorité à la couleur (et non au dessin comme les grands peintres précédents de Florence et Rome). Les tissus, les drapés sont magnifiques et le "grain" de la peau si fin. Changement vers la fin de sa vie avec des formes plus incertaines, l'utilisation de plus gros pinceaux... une peinture plus "matérielle", peut-être plus vibrante.
Vénus au miroir: vers 1555
Tintoret (1518-1594), celui avec qui la lutte a été la plus acharnée; une peintue puissante, réaliste, plus dramatique, narrative, plus contrastée. Un peintre de la lumière lui aussi, les couleurs sont étincelantes et les touches plus dynamiques que celles de ses deux rivaux.
Suzanne et les vieillards, vers 1555- 1556
Véronèse (1528- 1588), une peinture plus sensuelle, apaisée, sereine, épanouie. Un artiste plus proche de Titien et comme lui, le peintre de la société des nobles et des princes mais qui a trouvé sa propre voix. Monde de beauté d'élégance; monde entre rêve et réalité.
Mars et Vénus avec Cupidon et un cheval, vers 1575-1580
Pour les trois, c'est la célébration de la beauté féminine (belle donne), ce sont de nouveaux points de vue sur les anciens sujets, des ambiances nocturnes, le mélange de sacré et de profane (sur le même tableau, "Les pélerins d'Emmaüs", sont peints des nobles vêtus à la mode de l'époque, des pélerins en toge antique, des enfants jouant avec des chiens, des natures mortes et un paysage situant la scène biblique dans la cité).